Quels facteurs pour favoriser la poursuite de l’activité des médecins de plus de 60 ans ? Enquête
Aujourd’hui, 46 % des médecins libéraux ont plus de 60 ans en Ile-de-France. Sans eux, du jour au lendemain, l’accès aux soins s’effondre. L’URPS médecins les a interrogés pour connaitre ce qui les convaincrait de poursuivre une activité ou au contraire accélèrerait leur arrêt d’activité.
Méthode
L’enquête a été envoyée à 6 541 médecins âgés de + 60 ans par mail entre le 29 septembre et le 6 octobre 2023.
Taux de réponse : 18 %
Sur les 1146 répondants, 59% sont des actifs non retraités et 41% sont en cumul emploi-retraite.
Principaux résultats
Pour les répondants à l’enquête, qu’ils soient retraités actifs, ou toujours actifs sans avoir liquidé leur retraite, ils déclarent tous programmer leur départ dans 2 à 5 ans, avoir globalement diminué leur rythme de travail (fatigue, surmenage, état de santé, surimposition) et être sans espoir de trouver un successeur à leur départ pour plus de 85 % d’entre eux.
Les facteurs d’un arrêt précoce
Les facteurs qui pourraient inciter les médecins de plus de 60 ans à arrêter précocement leur activité sont, par ordre d’importance :
- L’obligation de participer à la permanence des soins ;
- Les nouvelles obligations numériques, type Ségur ;
- L’obligation de prendre en charge plus de patients ;
- L’adhésion obligatoire à une CPTS ;
- Le manque de considération des pouvoirs publics.
Les mesures favorisant la poursuite d’activité
Les mesures efficaces pour les inciter à poursuivre leur activité seraient, par ordre d’importance :
- 97%de médecins cumulant emploi retraite et 88% des actifs non retraités de plus de 60 ans optent pour une exonération des cotisations retraites en cumul emploi–retraite ;
- 92% de médecins cumulant emploi-retraite et 88%des actifs non retraités de plus de 60 ans sont pour une ouverture de points retraite supplémentaires en cumul emploi- retraite ;
- 84% de médecins cumulant emploi-retraite et 87%des actifs non retraités de plus de 60 ans sont favorables à une défiscalisation des honoraires en cumul emploi-retraite.
Pour ceux qui cumulent emploi et retraite :
- 58% d’entre eux estiment que l’exonération mérite d’être pérennisée au-delà de 2023.
- Pour 40% d’entre eux, elle mérite d’être modifiée (déplafonnée au-delà de 80 000 € et/ou ouverte aux médecins en cumul limité).