L’impact du Covid-19 sur la pratique médicale en Ile-de-France
Paris, le 11 juin 2020
L’URPS médecins libéraux Île-de-France a interrogé plus de 1 700 médecins représentatifs de la population médicale francilienne à la sortie du confinement avec un objectif : déterminer l’impact du Covid-19 sur leur pratique médicale.
L’enquête, menée durant la deuxième quinzaine du mois de mai auprès des généralistes et des spécialistes franciliens, montre que :
- Une très grande majorité d’entre eux, 82 %, ont maintenu une activité durant la période de confinement.
- La téléconsultation s’est imposée dans les usages pour 80 % des répondants.
> L’impact du Covid-19 sur l’activité des médecins libéraux franciliens
- Pendant le confinement, la majorité des médecins libéraux franciliens se sont organisés pour maintenir une activité durant la période de confinement. Téléconsultation, organisation dédiée à la prise en charge COVID, les libéraux ont adapté leur pratique en gestion de crise. Le recours aux soins fut toutefois plus faible que d’habitude avec une baisse d’activité de 50 à 70 % selon les spécialités.
Parmi les 18 % qui ont fermé leur consultation pendant le confinement, les raisons avancées sont :
- le manque d’équipements de protection individuelle,
- les facteurs de risque existant pour le médecin ou dans son entourage familial
- la maladie
Dès le 11 mai, 91% des médecins libéraux franciliens déclarent avoir repris les consultations médicales en présentiel en mettant en place les mesures suivantes pour garantir la sécurité des patients : désinfecter le cabinet entre chaque patient, respecter les distances en salle d’attente, respecter les gestes barrières, porter un masque et recours complémentaire de la téléconsultation.
- Néanmoins, 66% des généralistes et 80% des spécialistes font encore face à une activité limitée et/ou réduite en raison de :
- Des mesures barrières et précaution mis en place qui ralentissent les possibilités de prise en charge ;
- Un plus faible recours de la part des patients, encore dans l’esprit de confinement ;
- La non réouverture des blocs chirurgicaux, par non autorisation des instances sanitaires.
> L’impact du Covid-19 sur la télémédecine
- Téléconsultation: 79 % des répondants ont eu recours à la téléconsultation durant le confinement, avec un recours plus marqué pour les généralistes (86 %) que les pour les spécialistes (71 %). En moyenne cela représente 1 acte sur quatre dans les prises en charge durant cette période.
Parmi les utilisateurs de téléconsultations, 58 % d’entre eux ont recours à une plateforme dédiée. A noter que 31 % des médecins ont fait usage du téléphone, qui reste un moyen simple de maintenir un contact médical.
- Télésurveillance: 39 % des médecins ont fait appel à la télésurveillance pour les patients suspects COVID ou COVID +, avec un succès très marqué pour le dispositif COVIDOM piloté par l’AP-HP et URPS médecins.
> Et en perspective :
- 68 % des médecins répondants sont désormais convaincus de l’utilité de la télémédecine, contre 38 % d’entre eux avant le confinement. Toutefois, ils soulignent que cette pratique n’est pas adaptée à toute situation. Les médecins interrogés prévoient à 61 % de maintenir un usage ciblé de la télémédecine dans leur pratique.
- L’e-mail reste le média direct le plus utilisé entre les patients et leurs médecins (72 %), le DMP ne représente pas plus de 1 % des usages parmi les répondants, les outils de coordination sont en règle générale très peu connus et utilisés.
- Le téléphone reste le premier outil de recours facile, notamment pour les patients sans accès internet.
- Le dispositif couplé d’auto-surveillance patients et télésurveillance médicale via des outils numériques trouve son public et sa raison d’être notamment au travers de l’expérience COVIDOM.
- La souplesse réglementaire adoptée pendant la crise sanitaire mérite d’être reconduite avec :
- la liberté dans le choix des outils multicanaux de téléconsultation ouvert au remboursement de l’Assurance maladie (internet, messagerie instantanée, téléphone…)
- la possibilité d’un accès direct remboursé en téléconsultation à un médecin libéral de proximité, (en capacité de recevoir le patient en présentiel), permettant ainsi, si besoin médical, de déboucher sur une consultation présentielle avec ce même médecin.