Point presse
5 juin 2023
Améliorer l’accès au médecin : « Beaucoup d’agitation, aucune solution adaptée »
Le gouvernement et les parlementaires enchainent les propositions de loi visant à améliorer l’accès aux soins « par la confiance aux professionnels de santé » (Loi Rist du 19 mai 2023) ou par « l’engagement des professionnels de santé » (proposition de loi Valletoux) en usant de la procédure accélérée pour contourner le système conventionnel et la représentation syndicale des médecins libéraux.
Les négociations conventionnelles n’ont pas abouti par un manque de réalisme économique, une méconnaissance de l’équilibre budgétaire de l’exercice libéral de la médecine et une non-revalorisation de la pratique attendue depuis 2017.
L’application d’un règlement arbitral pour les 5 prochains années, le démantèlement de la profession par les réglementations assurant la promotion de la coordination et la délégation de tâches aux dépends d’une reconnaissance et d’une valorisation du médecin entrainent un pessimisme général chez toutes les générations de médecins, encore plus marqué chez les jeunes médecins en formation.
Point sur l’évolution démographique
Pendant ce temps, la situation de la démographie médicale francilienne continue de se dégrader. Dans les 12 derniers mois (entre mai 2022 et mai 2023) l’Ile-de-France a perdu 354 médecins libéraux dont 244 médecins généralistes.
C’est une tendance continue depuis les dix dernières années, l’Ile-de-France a perdu chaque année 160 médecins généralistes en moyenne, soit 1 600 départs non compensés en dix ans mais le rythme des départs s’accélère avec un taux supérieur de 48 % sur les 12 derniers mois par rapport aux années précédentes.
Sur cette base, 300 000 patients franciliens se retrouvent sans médecin traitant depuis un an (on dénombre en moyenne 1250 patients par médecin traitant).
Les effectifs continuent à diminuer également chez les spécialistes, mais dans une moindre mesure : la possibilité de s’installer en secteur 2, interdite à quasi tous les généralistes, peut expliquer cette particularité.
Une activité augmentée pour les médecins en exercice
Les médecins libéraux généralistes qui restent en activité travaillent plus. Ils ont individuellement augmenté leur volume d’actes qui est passé en moyenne de 4459 actes en 2015 à 4651 actes en 2022 soit + 5 %.
Ainsi, en dépit des temps de travail hebdomadaires de 55 à 70h, les médecins libéraux prennent une large part de suractivité pour compenser la perte démographique qu’ils se voient imposée.
Des effets sur la qualité de vie au travail
L’URPS médecins a mené une enquête sur la qualité de vie au travail des médecins généralistes libéraux en Ile-de-France qui souligne leurs conditions d’exercice difficiles au quotidien.
Les 8 propositions de l’URPS médecins pour rendre son attractivité à la médecine libérale
- Mesure 1 Maintenir le plus longtemps possible les médecins en exercice
- Mesure 2 Relancer l’attractivité de l’exercice libéral
- Mesure 3 Former davantage de médecins en Île-de-France
- Mesure 4 Ouvrir des stages en libéral pour les internes
- Mesure 5 Des mesures concrètes contre les rendez-vous non honorés
- Mesure 6 Plan d’action contre les violences faites aux médecins
- Mesure 7 Une délégation de tâche oui, si 100 % administrative
- Mesure 8 Un virage numérique mais pas aux dépens de la qualité et du temps consacré à nos patients
Retrouvez l’intégralité de nos propositions en téléchargeant le dossier de presse ci-dessous.
Dossier de presse