COMMUNIQUE DE PRESSE
Paris, le 21 octobre 2025
PLFSS 2026 : la médecine de ville sous pression, les patients en première ligne
Le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) 2026 prévoit plusieurs mesures qui risquent de fragiliser la médecine libérale et, par ricochet, d’aggraver les difficultés d’accès aux soins, notamment en Île-de-France.
Trois mesures inquiétantes :
- Plafonnement des arrêts de travail (article 28)
Limiter à 15 jours le premier arrêt de travail revient à nier la responsabilité médicale et certaines situations justifiant les arrêts prolongés (fractures, chirurgie, cancer…).
L’arrêt est un outil thérapeutique, pas un levier budgétaire qui serait contre-productif, car obligerait à des consultations supplémentaires inutiles.
- Pénalités sur le Dossier Médical Partagé– Mon Espace Santé (article 31)
Les médecins seraient sanctionnés jusqu’à 10 000 € par an, s’ils n’alimentent pas le DMP, alors même que les outils informatiques ne le permettent pas encore pleinement, alors que certains patients refusent leur inscription, en l’absence de garantie de sécurité des données. En Île-de-France, 37% des médecins de plus de 60 ans n’ont pas de logiciel compatible. Cinq à dix minutes est le temps médical estimé pour renseigner le DMP, dont l’utilisation n’est pas fluide. À la fin de la journée, ce temps médical additionnel pénaliserait les patients en attente de rendez-vous.
- Taxe sur les honoraires hors convention (article 26)
ou sur les honoraires complémentaires demandés pour compenser l’inadéquation entre le coût de la pratique et la valorisation des actes, stagnant parfois depuis 30 ans. En Île-de-France, ces compléments servent à couvrir des coûts d’exercice parmi les plus élevés de France. Le risque serait une précipitation des demandes de retraite parmi les médecins, un découragement des installations au profit de la médecine salariée (plus coûteuse pour l’Etat selon l’IGAS), pénalisant l’accès aux soins.
Il existerait pour certains un risque de report sur le montant des honoraires demandés, ce qui augmenterait le reste à charge des patients.
« Plafonner, taxer, sanctionner : cette logique punitive met en danger la médecine de proximité. En Île-de-France, où la tension médicale est déjà extrême, et les charges et impôts déjà les plus lourds d’Europe, ce texte risque d’amplifier les difficultés d’accès aux soins. » Dr Valérie Briole, présidente de l’URPS Médecins Libéraux Île-de-France.
L’URPS Médecins appelle à un dialogue responsable.
Plutôt que de taxer la médecine de ville, plus efficiente et moins onéreuse pour l’Etat, l’urgence est de la rendre attractive et de simplifier les outils numériques.
Sans cela, la santé des Franciliens est menacée.
Contact presse
Sylvie Courboulay, responsable communication
06 86 80 88 56 – sylvie.courboulay@urps-med-idf.org