COMMUNIQUE DE PRESSE
Paris, le 30 octobre 2023
Exercer : stop ou encore ?
L’avis des médecins de plus de 60 ans
Aujourd’hui, 46 % des médecins libéraux ont plus de 60 ans en Ile-de-France. Sans eux, du jour au lendemain, l’accès aux soins s’effondre. L’URPS médecins les a interrogés[1] pour connaitre les raisons de poursuivre ou d’arrêter une activité. Sur les 1146 répondants, 59% sont des actifs non retraités et 41% sont en cumul emploi-retraite. L’URPS médecins demande au gouvernement et aux parlementaires d’écouter ces médecins et de prendre les mesures qui s’imposent pour favoriser la poursuite de leur exercice.
Pour les répondants à l’enquête, qu’ils soient retraités actifs, ou toujours actifs sans avoir liquidé leur retraite, ils déclarent tous programmer leur départ dans 2 à 5 ans, avoir globalement diminué leur rythme de travail (fatigue, surmenage, état de santé, surimposition) et être sans espoir de trouver un successeur à leur départ pour plus de 85 % d’entre eux.
Stop : les facteurs d’un arrêt précoce
Les facteurs qui pourraient inciter les médecins de plus de 60 ans à arrêter précocement leur activité sont, par ordre d’importance :
- L’obligation de participer à la permanence des soins ;
- Les nouvelles obligations numériques, type Ségur ;
- L’obligation de prendre en charge plus de patients ;
- L’adhésion obligatoire à une CPTS ;
- Le manque de considération des pouvoirs publics.
Encore : les mesures favorisant la poursuite d’activité
Pour maintenir en exercice les médecins de plus de 60 ans, la seule mesure prise, dont le décret
est entré en vigueur en juin 2023, autorise, uniquement pour 2023, l’exonération des cotisations-
retraite pour les médecins en cumul emploi-retraite intégral. Pour cette exonération, le gouvernement a mis en place un plafond de 80 000 € basé sur les revenus N-2, ou prévisionnel 2023. 27 % des répondants à notre enquête pensent pouvoir en bénéficier, 28 % estiment qu’ils en seront exclus et 45 % ne savent pas.
Les mesures efficaces pour les inciter à poursuivre leur activité seraient, par ordre d’importance :
- 97%de médecins cumulant emploi retraite et 88% des actifs non retraités de plus de 60 ans optent pour une exonération des cotisations retraites en cumul emploi–retraite ;
- 92% de médecins cumulant emploi-retraite et 88%des actifs non retraités de plus de 60 ans sont pour une ouverture de points retraite supplémentaires en cumul emploi- retraite ;
- 84% de médecins cumulant emploi-retraite et 87%des actifs non retraités de plus de 60 ans sont favorables à une défiscalisation des honoraires en cumul emploi-retraite.
Pour ceux qui cumulent emploi et retraite :
- 58% d’entre eux estiment que l’exonération mérite d’être pérennisée au-delà de 2023.
- Pour 40% d’entre eux, elle mérite d’être modifiée (déplafonnée au-delà de 80 000 € et/ou ouverte aux médecins en cumul limité).
Conclusion
Face au peu d’attractivité proposée dans la convention médicale et plus globalement au manque de considération des pouvoirs publics, les jeunes médecins hésitent à s’installer et les plus de 60 ans à poursuivre leur activité.
Cette enquête éclaire sur les actions à mener en direction des 46 % des médecins libéraux en exercice de plus de 60 ans pour améliorer directement le temps médical et l’accès aux soins.
L’URPS médecins libéraux Ile-de-France demande au gouvernement et aux parlementaires la mise en place d’une ou plusieurs des mesures destinées au maintien des médecins plus âgés, en concertation avec la communauté médicale, telles qu’elles sont suggérées dans cette enquête :
- L’exonération des cotisations retraite.Dans le cadre de cette exonération, comme le prévoit la Constitution, l’URPS appelle à un système de compensation sur le budget de l’État pour permettre de maintenir l’équilibre des comptes de la Caisse de retraite des médecins (CARMF) et ainsi l’avenir des retraites des médecins en activité. Cette compensation ne peut être à la charge des médecins actifs.
- L’ouverture de points retraite supplémentaires si cotisation.
- La défiscalisation des honoraires en cumul emploi-retraite.
[1] Enquête réalisée par l’URPS Médecins Île-de-France auprès des médecins libéraux franciliens de plus de 60 ans. Parmi 6 541 médecins âgés de plus de 60 ans exerçant dans la région ayant reçu l’enquête, le profil des 1146 répondants est représentatif de la population.
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